
Un pays ouvert aux pirates informatiques
Le risque que les systèmes informatiques des gouvernements, des universités et des grandes compagnies soient victimes d’une cyberattaque a considérablement augmenté au cours de la dernière année.
Un rapport du SCRS conclut que les risques d’une cyberattaque contre des systèmes informatiques du gouvernement, des universités ou des entreprises du pays ont considérablement augmenté depuis un an.
C’est du moins la conclusion d’un document classé secret, rédigé par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). CBC, le réseau anglais de Radio-Canada, a pu consulter une version grandement censurée du document obtenu grâce à la Loi d’accès à l’information.
Selon les notes du SCRS, les secteurs énergétiques, financiers et des télécommunications sont particulièrement à risque.
« Ces attaques menées de loin sont impossibles à attribuer, et elles offrent un moyen productif, sécuritaire et peu risqué de faire de l’espionnage », indique le rapport.
Les problèmes de cybersécurité ont fait la manchette récemment. Un rapport rédigé par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, le groupe de réflexion SecDev Group d’Ottawa et des chercheurs de la fondation américaine Shadowserver ont récemment mis en garde le gouvernement fédéral contre ces risques.
Le rapport concluait que le gouvernement fédéral devait agir urgemment pour ne pas être ciblé par des pirates informatiques qui utilisent les réseaux sociaux, comme Twitter, pour voler des informations stratégiques aux gouvernements et aux entreprises.
Un expert montréalais en cybersécurité, Terry Cutler, souligne que certains systèmes informatiques du gouvernement peuvent avoir plus de 20 ans, et que ce sont eux qui sont le plus à risque d’être attaqués par des pirates informatiques.
Le gouvernement Harper a annoncé une stratégie pour combattre les cyberattaques dans son dernier budget, mais aucun plan officiel n’a encore été présenté. Le ministère canadien de la Sécurité publique n’a pas répondu à une requête d’entrevue de CBC.
Le porte-parole du Parti libéral en matière de sécurité publique, Mark Holland, soutient que le réseau électrique et le système bancaire du Canada sont susceptibles d’être visés par un « évènement catastrophique ».
« Le Canada n’a aucun plan et nous avons un gouvernement qui se contente essentiellement de belles paroles. La rhétorique offre peu de réconfort à ceux qui s’inquiètent de la situation », ajoute-t-il.